19 avril 2016
La conférencière de la réunion était Carla Flamer, présidente d’Ipsos Marketing Canada, qui a parlé de valorisation de marque dans les marchés de produits de commodités ou de génériques. Elle a commencé en mentionnant que de nombreuses recherches ont été menées récemment sur la manière par laquelle les gens choisissent des produits de marque et sur les processus cérébraux qui entrent en ligne de compte dans ce choix. Carla a employé l’expression « économie comportementale » et expliqué que notre cerveau est sensibilisé pour maximiser les bons résultats ou du moins minimiser les mauvais résultats afin d’éviter les résultats médiocres. Deux processus cérébraux s’activent lorsque nous prenons une décision : le système 1 et le système 2. Le système 2 est celui qui est attentif, réfléchi et rationnel, tandis que le système 1 est plus intuitif, inconscient et réflexif. Elle a expliqué que notre cerveau se sert des deux systèmes de façon à créer des « raccourcis » décisionnels. Pour qu’une marque influence le système 1, il faut qu’elle soit présente à l’esprit d’une personne ou qu’elle fasse partie de sa réflexion, par exemple un logo. Le logo est le symbole d’une marque dans l’esprit d’une personne et une décision est prise lorsqu’il est associé à une motivation au moment du choix.
Elle a ensuite expliqué que les marques représentent quelque chose, par exemple un contexte matériel et social. En ce qui a trait aux normes sociales qui influencent les choix, elle a donné l’exemple des stations-service. Toutes les stations-service obtiennent leur essence des mêmes fournisseurs, mais les stations-service affichent quand même leur image de marque. Pourquoi? Parce que l’image de marque donne instantanément de la crédibilité à quelque chose, même l’essence, et cela peut signifier différentes choses pour différentes personnes.
Alors, comment mesure-t-on le choix des marques? Carla a expliqué qu’Ipsos mesure le choix des marques par l’équité attitudinale, qui est le désir d’un consommateur pour la marque. Autrement dit, comment la marque répond-elle aux besoins du consommateur et quel degré de proximité le consommateur sent-il à l’égard de cette marque? Pour qu’une marque obtienne du succès, il faut qu’elle vienne spontanément à l’esprit et qu’elle soit importante pour le consommateur. Les effets sur le marché sont une autre mesure, ce qui reflète la capacité d’un consommateur à obtenir une marque. Par conséquent, l’équation pour le choix d’une marque est : équité attitudinale + effets sur le marché = équité totale, ce qui correspond à la part de marché. Carla a également expliqué la différence entre le classement et la note d’une marque. Si, dans une analyse de marché, une marque obtient une note de 9 sur 10 pour une caractéristique, cela ne signifie rien si toutes les autres marques obtiennent également la note de 9 sur 10 pour la même caractéristique. Pour qu’une marque soit choisie, elle doit être classée au premier rang.
Carla a poursuivi en disant que les marques doivent établir des liens avec les consommateurs et que, pour ce faire, elles doivent satisfaire des critères motivationnels essentiels qui comprennent aussi bien les besoins émotionnels que les besoins fonctionnels. Elle a présenté le cadre émotionnel nommé « censydiam » qui signifie Centre for Systematic Diagnostics in Marketing. Ipsos utilise ce cadre pour aider les entreprises à créer des images de marque qui créent un lien émotif avec les acheteurs. Le cadre est essentiellement une boussole qui comporte 8 points qui décrivent les 8 motivations humaines de base. L’axe Nord-Sud est la dimension du « moi », qui est un continuum entre le désir de spontanéité et le désir de contrôle. L’axe Est-Ouest correspond à la « dimension sociale », un continuum entre le besoin de se distinguer et celui de se fondre dans la masse. L’Est correspond plus au « nous » et l’Ouest au « moi ».
Ce cadre sert à déterminer les motivations et les émotions qui sont associées à une marque ainsi que la croissance de celle-ci. Le premier niveau de motivation consiste à parler aux consommateurs de la fonctionnalité d’une marque. Le deuxième niveau consiste à aborder l’identité sociale de la marque, c’est-à-dire comment l’utilisation de cette marque se reflètera sur le consommateur dans son réseau social. Une marque doit également déterminer le « ton narratif » à adopter auprès des consommateurs. Carla a donné des exemples d’industries dans lesquelles les caractéristiques fonctionnelles motivent le choix; par exemple, dans la catégorie du papier (p. ex. serviettes, papier hygiénique, papiers-mouchoirs). Dans cette catégorie, de nombreux produits sont considérés égaux, la différenciation doit donc être dirigée par les émotions. Toutefois, en général, pour la plupart des marques, 58 % des décisions sont dirigées par des caractéristiques fonctionnelles et 42 % par des émotions.
Carla a conclu sa présentation sur un exemple de l’approche « en entonnoir » pour une marque pharmaceutique. La recherche menée par Ipsos était conçue pour déterminer les obstacles du marché qui influencent la prescription et le contexte social qui influence les médecins. La recherche a révélé que, pour les omnipraticiens, l’engagement et le contrôle dirigeaient la préférence de marque. Les omnipraticiens étaient influencés par des forces émotionnelles qui les plaçaient « aux commandes » d’une maladie et leur permettaient d’offrir ce qu’il y a de mieux à leurs patients et de les protéger.
Ses messages à retenir étaient les suivants :
Une période de questions a suivi, qui est résumée ci-dessous :
Q : Vous avez parlé de contrôle et d’engagement auprès des patients. Est-ce que ce serait la même chose dans le secteur des produits de spécialité comme l’oncologie?
Q : S’il y un segment du cadre émotionnel dans lequel aucune marque n’est présente, est-ce qu’une nouvelle marque ne devrait pas rechercher ces espaces libres?
Q : Si une personne veut effectuer un gros changement à sa marque, si elle veut « tout ou rien », que doit-elle faire pour espérer accomplir ces gros changements?
Q : Lorsque nous effectuons des études de marché ou tenons des comités consultatifs, nous nous concentrons souvent davantage sur le système cérébral 2 qui requiert une réflexion active. Pouvez-vous donner des exemples de manières de puiser dans le système 1?
Q : Quels secteurs sont-ils plus (ou moins) dirigés par les émotions?
Q : Certains produits pharmaceutiques de marque ont des concurrents limités et des restrictions quant à leur utilisation dans un certain ordre, selon les règlements des autorités sanitaires. Cela change-t-il votre manière de voir le modèle?
Q : Pouvez-vous donner des exemples de produits de marque qui ont réussi à influencer le processus décisionnel des clients?
Q : Comment peut-on créer un engagement émotionnel de la part des consommateurs (patients) s’il n’est pas possible de leur parler et de leur expliquer son produit?
Q : Avez-vous un exemple d’un marché / d’une catégorie / d’un produit dans lesquels vous avez eu à traiter avec des contrôleurs d’accès différents ainsi que de la façon dont le message a été adapté?
Q : Avez-vous un exemple surprenant d’un produit de marque à succès qui n’a pas suivi le paradigme habituel? Par exemple, le sirop pour la toux Buckley. Avez-vous observé ce genre de succès dans le marché des soins de santé?
Lara Holmes
Rédactrice médicale
Courriel : lholmes@videotron.ca
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Le mardi 17 novembre 2020
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