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Le 18 février 2020

L’avenir de la technologie dans les sciences de la vie

Cédric Bisson, MD, JD, est associé chez Teralys Capital, le plus grand investisseur axé sur l'innovation au Canada, finançant des fonds de capital de risque privés dans les technologies de l'information, les sciences de la vie et les innovations propres ou industrielles, et cela des startups en démarrage jusqu’à l'expansion, la croissance et le rachat de la technologie. Dr. Bisson possède une vaste expérience au Canada, en Europe et aux États-Unis au niveau de la création, du développement, et des conseils aux entreprises dans le secteur biopharmaceutique, des soins de santé et de l'innovation en général. Il est passionné par faire croître le Canada en tant qu’environnement supérieur en termes d'innovation. Au cours de sa carrière, il a structuré et exécuté plus de 3 milliards de dollars de transactions dans différents fonds et entreprises. Il a partagé avec nous ses connaissances sur les tendances futures de la technologie dans le secteur des sciences de la vie.

Introduction et points de régie interne -   Sina Pousht-Mashhad, directrice du PMCQ

  • Merci à Small Dog Communications pour le travail créatif lié à cet événement et Otsuka pour leur commandite.
  • Notre prochaine réunion aura lieu le 24 mars 2020 et comprendra une présentation de Barry Pokroy, un psychologue clinicien qui nous parlera de la psychologie en milieu de travail. Ne la manquez pas !
  • Réservez cette date ! Notre événement social estival aura lieu le 11 juin 2020 et se tiendra au Forest & Stream Club. Veuillez contacter l'un des membres du conseil d'administration du PMCQ si vous souhaitez être un commanditaire pour cet événement.

Présentation du conférencier -   Sina Pousht-Mashhad, directrice du PMCQ

Cette réunion comprenait un exposé par le conférencier d’honneur :

Introduction au capital de risque -   Cédric Bisson

  • Selon Dr. Bisson, il y a des éléments de vérité dans l'émission Netflix intitulée : Silicon Valley.
  • Le capital de risque fonctionne généralement comme suit :
    • L'argent est collecté pour un fond (qui peut varier de 10 millions de dollars à des milliards de dollars).
    • Ces fonds sont investis dans des sociétés en achetant les actions de celles-ci.
    • L'objectif est que ces actions augmentent en valeur au fil du temps, de sorte qu'après un certain laps de temps, ces actions puissent être vendues pour générer un rendement financier.
    • Après la vente de ses actions, l'investissement initial est remboursé aux investisseurs, en plus d'une part des bénéfices ; les gestionnaires de fonds réalisent également une part des bénéfices (10–25%).
    • La clé est d'identifier très tôt les entreprises prometteuses et de les aider à se développer et à surmonter leurs défis.
  • Les deux secteurs principaux qui reçoivent des investissements substantiels sont la technologie de l’information et les sciences de la vie, bien qu'il en existe d'autres.
  • Aux États-Unis, environ 80 à 90 milliards de dollars sont investis par an. (Le nombre réel est plus proche de 140 milliards de dollars, mais cela dépend de la façon dont les entreprises sont classées)
  • Le Canada investit environ 4 milliards de dollars par an ; Le Canada devrait investir 1/10e de ce que les États-Unis investissent, mais ce n'est pas le cas présentement. Toutefois, le Canada se classe toujours assez haut par rapport à d'autres pays.
  • Classement des pays par montant investi (hors Chine) :
    1. USA
    2. Israël
    3. Canada
    4. Angleterre
    5. France
  • La Chine est une grande source de fonds de capital de risque, mais elle est considérée comme distincte.
  • Investir au « stade d’amorçage » signifie d’investir avant qu'il n'y ait vraiment un produit (par exemple, investir dans une entreprise de biotechnologie qui n'a pas encore de molécule leader). À ce stade, les entreprises n'ont ni clients, ni revenus, mais obtiennent généralement environ 2 à 3 millions de dollars d'investissements.
  • Il est également possible d'investir aux stades ultérieurs, mais la clé de l'activité du capital de risque est d'identifier une entreprise prometteuse avant que les autres ne voient et comprennent son potentiel. C’est une entreprise risquée, mais investir tôt peut entraîner de gros rendements.
  • Dans les sciences de la vie, les entreprises sont en concurrence internationale, il est donc important de savoir ce que font les autres entreprises à l'échelle internationale et s'il existe des entreprises qui rivalisent avec celle dans laquelle vous souhaitez investir.

L'avenir de la technologie dans les sciences de la vie

  • Ces dernières années, la quantité de technologies et d’innovations développées a considérablement augmenté ; en conséquence, le montant investi a également augmenté.
  • Présentement, 35 milliards de dollars sont investis dans les sciences de la vie. Ce chiffre inclut les accords de partenariat avec l’industrie pharmaceutique, et ne représente pas que du capital de risque.
  • Le secteur traditionnel du capital de risque a été le secteur biotechnologique (c'est-à-dire le développement de nouveaux médicaments) et les dernières années ont montré une formidable poussée dans le secteur de l’oncologie et des maladies orphelines.
  • Cependant, le secteur qui connaît la croissance la plus rapide n'est pas celui de la biotechnologie ; c'est le secteur des technologies de la santé.
  • Secteur des technologies de la santé :
    • Ce secteur est parti de peu et c'est maintenant le deuxième ou le troisième secteur en ordre d’importance.
    • Il est vaste et comprend tout ce qui améliore les soins aux patients ou améliore l’efficacité du système de santé.
    • Près de 9 milliards de dollars sont investis (hors investissements en Chine).
  • Il existe des sous-secteurs du secteur des technologies de la santé :
    • La gestion des opération (par exemple, les logiciels pour améliorer le fonctionnement des opérations, comme l'envoi de rappels aux patients au sujet des rendez-vous)
    • Les soins alternatifs (c.-à-d. de nouveaux modèles de prestation de soins, tels que les applications mobiles qui fournissent des soins)
    • Le bien-être et l’éducation (p. ex. Les montres Fitbit, les produits naturels, les outils pédagogiques et de navigation)
    • La navigation à travers les soins de santé (par exemple Zocdoc, qui est un outil permettant aux utilisateurs de trouver des médecins et de les évaluer également)
    • L’autorisation des essais cliniques (c.-à-d. des fonctions liées au cœur des activités de l’industrie pharmaceutique)
  • Exemples d'entreprises canadiennes dans le secteur des technologies de la santé :
  • Les innovations dans le secteur des technologies de la santé ont entraîné la montée en puissance de l'autonomisation des patients. La majorité des investisseurs proviennent du secteur informatique. Ces investisseurs ont investi de façon importante malgré leur compréhension limitée des défis réglementaires. Pourquoi ? Ils considèrent le problème des soins de santé comme un problème à résoudre de l'extérieur. Cela a conduit à une vague de changements qui a été généralement positive.
  • Les « licornes » sont des entreprises d'une valeur supérieure à 1 milliard de dollars. Il s'agit de leur valeur sur papier - la valeur estimée n'est pas nécessairement égale à la valeur de l'entreprise au moment de vendre ou de coter son introduction en bourse (premier appel public à l'épargne).
  • Exemples de licornes :
  • Les entreprises en Asie et en Chine reçoivent des investissements importants mais elles sont surévaluées, ce qui provoque une « bulle ».
  • Types d'entreprises / innovations liées à l'industrie pharmaceutique :
    • Les opérations (par exemple, la gestion et le recrutement des essais cliniques, l’analyse des données cliniques et la certification prédictive des patients)
    • Les logiciels (c.-à-d. un logiciel qui peut remplacer les médicaments et qui est réglementé par la FDA et peut être prescrit et remboursé)
    • La découverte de médicaments (par exemple, utiliser l'IA pour découvrir des médicaments ou pour valider des pistes in silico)
    • L’expérience des patients (c.-à-d. comment les patients interagissent avec les prestataires, les compagnies pharmaceutiques et les associations de patients - les accessoires portables sont moins en vogue en ce moment)
    • Prestation de services de santé (par exemple, de nouveaux modèles cliniques, de classement et de sélection de médecins).
    • Certaines de ces innovations ne sont pas légales au Canada en raison de notre système de soins de santé, ou ne sont pas pertinentes parce que les médecins au Canada ne sont pas en compétition pour les patients. En conséquence, de nombreuses innovations se produisent dans des systèmes où le profit joue un rôle important (ce qui n'est pas le cas dans les systèmes à payeur central). Ainsi, les entreprises canadiennes se sont concentrées sur la prestation de services aux entreprises pharmaceutiques.

Question : Où se situe le DME en termes de priorités ?

Au Canada, nous accusons un retard dans la numérisation des documents, mais nous progressons tous les jours. Aux États-Unis, en raison de la loi américaine HIPAA, la numérisation est allée beaucoup plus vite. Il y a moins d'investissements et de startups dans ce domaine, car le paysage actuel est davantage axé sur la concurrence entre les entreprises déjà établies.

Facteurs de valeur pour l'investissement

  • Selon le Dr Bisson, 4 facteurs poussent les investisseurs à investir :
    • L’efficacité opérationnelle (c.-à-d. générer plus avec moins ou bien des marges bénéficiaires croissantes)
    • Prestation de soins (c.-à-d. prestation de soins plus efficaces)
      • Au Canada, nous souffrons parce qu'il n'y a pas de système de rentabilité. Les hôpitaux sont incités à être inefficaces pour maintenir leur budget. De même, certains nouveaux médicaments sont refusés par les contribuables parce que seul le coût du médicament est analysé, au lieu d’inclure également le coût au système de la santé ainsi qu’au patient.
      • Ce facteur inclut également l'excellence opérationnelle pour les fournisseurs (c.-à-d. les sociétés de recherche contractuelles livrant à temps tout en maintenant un niveau de qualité attendu).
      • La perception des coûts élevés des soins de santé est également inclue. Il y a une pression du public sur le prix des médicaments qui se traduit par des modèles de remboursement basés sur les résultats (c.-à-d. des prix liés à l'efficacité). Les prestataires de soins de santé eux-mêmes constatent des changements dans la façon dont ils sont remboursés (par exemple, des complications absorbant leur marge).
    • Les paramètres réglementaires (c.-à-d. l’accès aux données et les lois sur la confidentialité)
      • Au Canada, l'accès aux données est restreint, ce qui limite notre accès aux innovations telles que les logiciels qui pourraient traiter la dépression et l'anxiété, qui ont été récemment approuvés par la FDA.
    • Les consommateurs, qui ne veulent plus être impliqués passivement dans leur traitement.
      • Ce facteur porte sur des solutions qui responsabilisent les consommateurs et nécessitent de nouvelles stratégies de gestion des patients.
  • Exemples d'entreprises présentant ces quatre facteurs : (Remarque : il ne s'agit pas d'une recommandation d'investir dans ces entreprises.)

Questions

D'un point de vue commercial, laquelle de ces idées se concrétisera le plus rapidement ?

L’efficacité opérationnelle dans tous les systèmes (pharmaceutique et santé). La seconde aide à briser le paradigme du développement de médicaments et une meilleure certification des patients. Je suis assez passionné par la thérapie numérique car cela pourrait suivre les patients mais aussi faire revivre des médicaments plus anciens. Par exemple, les génériques ne seraient plus génériques s'ils étaient combinés avec d'autres technologies, nouvelles ou anciennes. Il y a un besoin énorme pour cela dans de nombreuses conditions, y compris l'hypertension, le diabète, etc.

Au Canada, l'infrastructure pour saisir les résultats des modèles fondés sur les résultats n'est pas en place en raison du biais perçu que l’industrie pharmaceutique aurait sur l'évaluation de ceux-ci. Avez-vous des exemples d'autres pays ayant réussis avec des modèles fondés sur les résultats et comment pouvons-nous tirer des leçons de ces exemples au Canada ?

Spark Therapeutics est probablement l'exemple le plus avancé. Il a été acheté par Novartis. Ce type de modèle pourrait fonctionner pour des populations de patients plus petites qui fonctionnent en silos (comme les maladies orphelines et les thérapies géniques). Personne n'a encore vraiment optimisé le modèle. Lorsque le sort d’une entreprise dépend de l’intervention du gouvernement, nous, les investisseurs, hésitons à entrer. Mais si nous ne nous acharnons pas, comment allons-nous aider les personnes atteintes de maladies plus courantes ?

Étant donné les changements imminents au CEPMB, comment les capital-risqueurs traitent-ils la situation en ce qui concerne l'investissement dans les sciences de la santé ou la biotechnologie locale de Montréal ?

Nous avons évidemment suivi les changements du CEPMB et nous pensons honnêtement que c'était une erreur. Les investisseurs en capital de risque font partie des conseils d'administration de diverses agences qui luttent contre les changements unilatéraux qui ont été faits de cette façon. Pour les fonds de capital de risque, l'impact à court terme a été une réduction puisque les changements sont très récents. Mais les sociétés de biotechnologie développent des médicaments pour les marchés mondiaux ; pas seulement pour le marché canadien. Puisque les coûts sont trop élevés, personne ne développera de médicaments pour le marché canadien ; ils le feront à l'échelle mondiale. Donc, à court terme, cela n'a eu aucun impact. Ce qui m'inquiète, c'est qu'à plus long terme, cela aura un impact parce que ces entreprises pourraient ne pas être en mesure de commercialiser au Canada, il n'y aura donc aucune raison de maintenir une présence au Canada. Il y aura une fuite de talents au Canada. Je m'inquiète également de l'accès au système de santé pour les entreprises qui ont des cycles plus courts, comme les sociétés d'appareils médicaux. Même les innovations canadiennes sont presque toujours commercialisées aux États-Unis avant le Canada. C'est un problème certain.

Y a-t-il des entreprises canadiennes que vous recommandez d’explorer ?

Je ne vais pas répondre à cela ! Je ne donnerai aucun conseil sur les actions, mais ce qu’on conseille en générale est que plus vous vous impliquez tôt, plus la part de gain que vous devriez obtenir est grande. Lorsque vous investissez, vous prenez déjà de gros risques, alors il vaut mieux opter pour quelque chose de plus risqué. Au Canada, par le passé, nous étions trop réticents, mais notre audace a augmenté. À l'heure actuelle, le capital de risque se penche sur les maladies orphelines, l'immunologie et l'oncologie. Mais nous sommes également ouverts à l'exploration d'autres choses, comme les vaccins.

Quelle est la meilleure source d'information à lire sur la technologie dans notre industrie ?

Il existe de nombreuses sources, telles que des bulletins électroniques, comme FierceBiotech. Nous aimons Endpoints News et BioCentury. Pour les technologies de la santé et l'informatique, c'est un peu plus compliqué, car ceux-ci relèvent davantage de l'informatique. Nous utilisons des sources comme PitchBook. Il est également utile d'assister à des conférences et d'avoir l'esprit ouvert.

L’industrie pharmaceutique devrait-elle investir àl’ interne pour développer de nouvelles technologies, ou devrions-nous nous concentrer sur la collaboration avec les startups ? Quelles compétences aideront à fournir le meilleur retour sur investissement ?

Je pense qu'ils devraient probablement faire un peu des deux. Des arguments ont été avancés selon lesquels les sociétés de biotechnologie sont plus efficaces que les compagnies pharmaceutiques. Mais vous devez encore avoir certaines compétences pour analyser ce qui sort de la biotechnologie. Vous devez disposer de laboratoires et de personnes effectuant des essais cliniques. Les investisseurs en capital de risque ne sont pas très doués pour tout ce qui concerne la chimie, la fabrication et le contrôle de produits. Mon humble avis est que lorsque vous avez besoin d'acquérir des compétences externes, il est plus facile et moins coûteux d'investir en dehors de votre silo.

Nous entendons parler de nanorobots depuis un certain temps. En réalité, sommes-nous encore très loin de ça ?

Il y a environ 10 ans, il y avait un engouement pour les nanotechnologies. Pour être honnête, cela n'a pas vraiment fonctionné. Nous investissons davantage dans des produits biologiques conçus pour cibler les bons tissus, par opposition aux nanorobots qui le font. Tout le domaine de la délivrance de médicaments a été mis au défi ces dernières années en termes de rendements car les investisseurs sur les marchés apprécient beaucoup plus une nouvelle molécule avec une efficacité biologique ciblée plutôt que quelque chose délivrant une molécule déjà connue.


 

Hajar Jarine
Rédactrice médicale, pigiste
Cell: 438-580-7913
Courriel: Hajar.Jarine@gmail.com

Information  

Le mardi 17 novembre 2020

Réseautage virtuel
Temp : 18 h à 19 h 30
En ligne uniquement!

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Tél. : (514) 486-3458
Fax : (514) 486-4794
 

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